DELIVRANCE



poésie
1983 édité en 1998


Amourachée
Mon âme
Amarré mon corps
Accroché mon coeur
En accord
En anarchie de tous les codes
En harmonie
Ordre grandiose
Sublime et infini
D'un état d'amour


Si ton coeur est profond
Aux puissances Ô combien infinies
Si l'amour
Est le royaume étoilé
À ton âme suspendue
Devient gosse
De tous les jeux
De ton corps


L'ESPACE :

Ils ne parlent plus d'exploration
Mais d'exploitation
Pour quand
Le prix
D'une graine d'amour...
En contemplation
En vénération
De cette tant belle création
Jusqu'en son
Tout omnipotent de tendresse
Créateur


Et le désir conduit
Et le rêve
S'est fait chair
Tout ton coeur
Coeur à coeur...
Enfin...


Toute épreuve
A sa grâce
Quand elle est en Dieu


Certes le tabernacle de notre corps
Compte mais
C'est ce qu'il y a dedans
Bien que ce soit rudement joli
Et à revenir
La plénitude de l'être
Dans sa globalité d'amour...









J'ai la quarantaine
J'arrive de la salle des ventes
Mon passé
Vaut
Quatre francs soixante-quinze
Centimes

Pourquoi n'as-tu pas cueilli
Pourquoi n'as-tu pas senti
Pourquoi n'as-tu pas mis ton nez
À la source des jouissances
Pourquoi ne t'es-tu pas irradiée
Aux fontaines des seins tendus
Pourquoi n'as-tu pas embrassé
L'amour qui coulait en toi
Pourquoi ce désir de vie de mort
Comme seul à venir
Tu n'as qu'à te pencher
Et saisir TA vérité
Ainsi celle qui t'aime


Je vais peut-être mourir ainsi
En partance au Paradis
Personne m'entendez-vous
Personne ?
Pourra embrasser
Pour du sérieux et du bon
Et toi que j'aime...


Je suis un chimpanzé
Allant de branches en continents
Nulle part
Où poser les pattes
Mourir partir
J'aurai pourtant
Tout essayé
La paix de toute cette neige
Temps des concordes et réconciliations
Formes en arrondies pour des désirs en
Tendresse

La paix de toute cette neige
Couleur des innocences candides et
Ennivrantes
Recouvrance protectrice des enfers en
Partance

La paix de toute cette neige
Et tous ces gens sereins costauds
Et au grand coeur
Ces femmes solides et au profond
Pourtant malades

La paix de toute cette neige
Deo Gracias
Ave Maria
Te dirais-je à l'intérieur
Tant d'appels de paix...
De paix...

Tes seins
Ô combien langoureux
Femmes de Gauguin
Avec Brel aux Marquises
Fesses énormes
Et le bassin de tous tes accouchements

Profond Amour dans ton dedans
Et tes yeux rouges aux vertes
Feuilles flamboyantes d'automne
Avant les hivers
Les printemps

Et toujours l'été d'eau
Radieux
Et l'Éternel Soleil
En son milieu
Je t'aime


L'Amour c'est fait pour ça
Jouir et profiter
Jaillissement de tout mon ventre
Jusqu'en mon âme enfin libérée
De toutes ces crasses morbides
De négatifs en morts

Plénitude des amants vaporeux
Aux confins des attentes
Du Royaume bleu et lumineux
En ce moment bien sur Terre





Chaque être est Unique
Ne t'attaches à rien
Seul le Ciel en futur sait
Chouchoutes l'essentiel

* * *


Leçon de téléphone :
(des amis de France)
« Dans la violence des chocs
Tu comprends ta chance »
Et encore
« Tu verras :
Tout a deux faces »
Merci les potes...
Non ! Temps !
Les chantages du vieux Ronsard
Jamais ne m'atteindront
Cette fleur que je suis
Que je demeure
Et qui perdure
En un caractère
Insensément profond
C'est ainsi qu'avec l'âge encore
Je suis je serai
Et ainsi maintenant suis-je
Parfaitement amoureuse
Des sagesses et des éternités
Des caresses
Des mots sensuels et pénétrants

Des effets de vos abandons
Je mourrai dans vos souffles
Ennivrantes liqueurs
De vos sexes béants
Giclant de laisser-aller
Jusqu'en vos passions
De verbes de musiques enchanteresses
De poèmes et de visions vécues

Femmes que j'aime
Laissent aller ainsi à l'éclatement
Tous Azimuts
Ton corps
Aussi la raison qui l'accompagne

Messieurs les jurés
Comme vous le savez
Très certainement
La Justice
Est complètement aveugle
Un coup de trop
Peut-être ?

* * *


Seins caressant seins
Bouts de seins sur bouts de seins
Deux ventres se confondant
Et les langues emmêlées
Prends ma main

De la vie de la vie de la vie
AYUTO HELP AU SECOURS
De la vie
Dans mes veines
Dans mon sang
Ma tête et mon espoir
Ma certitude mon émoi
Grâce j'ai de la vie à revendre
À t'en ressusciter un mort
Je veux dire par là
Jusqu'à la jouissance
Corporelle et effective
Jusqu'en l'âme
Raisonnablement
En déraison
De tout les circuit clos et retournements
À t'en faire péter
Les vaisseaux
De tous ces rêves inouïs
Excessivement en partance

L'âme en Paradis
Bravant les interdits sociaux
En état d'amour
Jésus notre amour
Et mon Dieu
Du Bon Dieu
Sois béni
En l'honneur
De la Vierge Marie


* * *


«Travail Famille Patrie»
Le Slogan d'Ordre
D'Hitler
Bien avant
En Europe...
Que le sang de nos résistants martyrs
Nous baigne encore de gloire










L'enfer
C'est d'être coupé du Bon Dieu
Et coupé de l'amour





Plutôt mourir que de jouir
J'en cherche encore et toujours
D'imbéciles arguments
À une telle connerie humaine
Faut-il en penser quelque chose...


* * *


Il y a toujours une
Solution amoureuse








Le Québec est un pays d'amoureux
L'Hiver sous la couette
Le Printemps en ballade
L'Été dans l'eau
Et
L'Automne rouge au soir
Pour le profond









Rien ne se perd
Rien ne se crée
Tout se transforme
Tout ?
Excepté
L'Art
ART VITAL









Le plaisir insensé
À te faire plaisir
Désirs infinis
De ces états de jouissance
Réciproquement
Partagés

Argent :
Tu en as : tant mieux
Tu n'en as pas : tant pis
Vraiment, pas de quoi
En pondre un quatrain...

* * *

LES RICHES I

Ils sont très très très importants
Ils comptent
Nous les petites choses
On n'a qu'à prier le Bon Dieu
Ils ont des céphalées
Nous «c'est sur nos tombes
Que le désert avance»
Même partant aujourd'hui
Au Royaume des petits
Qui viendrait à mon enterrement
Autant attendre
Que le trou soit fait

* * *


LES RICHES II

Ils sont très très très compliqués
Ils calculent :
Ils font des ordonnancements
Même dans leurs sentiments
Moi : je suis trop nature
J'aime c'est bon

Je ne comprends rien d'autre
Ils me font tant souffrir
Moi j'étais trop pure
Où je suis :
Dans le nouveau siècle
Où tout le monde s'aime
Gratuitement
Pour le plaisir...
Au Québec j'ai connu des riches
Par contre
Dieu que les gens sont sereins
Bienvenue vous sourient-ils
Ils sont gentils calmes et forts
L'hospitalité leur est un « fun »
L'EAU EST GRATUITE
Et les sourires vous chantent
« Douce France »
Il te disent TU
Comme frères et soeurs
Comme des amants...
LES FEMMES PORTENT LA VIE

* * *

Surtout
Osez le bonheur
Profitez du bonheur
Prenez le bonheur
N'ayez crainte
Il y a tout autant de Miracles
Pour conserver le bonheur
En état heureux
Qu'en cas de pépins
État de grâce
Enfin possible durable et réel

* * *

M'avez-vous changée de continent
Cette résurrection
Cet appel à la vie
Ainsi ai-je été déterrée
Reste la splendeur et le trésor
De tous mes souvenirs torrides
Méditerranéenne


* * *

Tel Lazare
L'amour me leva
Du tombeau
Ventre à terre







Je t'ai donné ma fleur
Et la perle en son milieu
Tu as su puissamment cueillir
À en faire inonder de plaisir
Cette couche improvisée
Bête à deux dos
Nous fûmes noyau de jouissance
Aux éclatements infinis
Jusqu'à l'embrasement incomparable
De nos deux coeurs
À l'universel accordés
Amour...





Est-il possible
De traiter le bourgeois
Autrement que maquereau
Humiliée l'espoir meurtri
Quand cependant quelques-unes
Vont jusqu'à l'excès
Des dons
Et des caresses
Charitablement
Voire
AGAPÉ
Quand c'est cadeaux






Viens amante en vibrations
T'épancher profond
Tout dedans mon corps
Pénétration aux sublimes instincts
De me posséder
Totalement
Abandonnée complètement
Confiante et paisible
Enfin en sécurité
De toutes les jouissances
EXTASE



Injustice
Hypocrisie
Frustrations cachées
Nature inavouée
Coeurs en prison
Ça va pas la tête !
Pourquoi accabler le bon Dieu
Des péchés du diable

* * *

Écrivaines
Égéries insatiables
De tous mes désirs
Je vous aime
Femmes de lettres
Au coeur accroché
Soeuranellement


* * *


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